Edition Spéciale de La Lettre de la Manche RETOUR




La Lettre numéro 5 26 mars 2005

APPEL URGENT : Faites entendre votre voix en faveur des énergies renouvelables !

Numéro Spécial de La lettre de l'Ecologie et du Développement Durable de la MANCHE

     

Edition spéciale : l'ENERGIE EOLIENNE EN DANGER !

Sortosville en Beaumont Malgré une volonté Présidentielle forte en faveur de l'Environnement ( soutien au protocole de Kyoto, Charte de l'Environnement adossée à la Constitution Française ,...) le développement de l'énergie éolienne en France est en danger :

Mardi prochain, 29 mars, deux amendements risquent d'être votés par l'Assemblée Nationale qui anéantiraient la filière éolienne.


La population française est largement favorable au développement de cette énergie. Pourtant 3 députés UMP ont déposé un amendement qui imposerait à EDF le rachat de l'électricité qu'aux parcs éoliens ayant une production supérieure à 20 mégawatts. Cet amendement interdirait donc tout projet plus modeste !

Dans notre lettre de janvier, nous rappelions les propos du Chef de l'Etat : Jacques CHIRAC, à Avranches le 18 mars 2002

"Cessons de regarder les énergies renouvelables avec condescendance, comme je le constate encore trop souvent. Le solaire thermique, l'éolien, la géothermie ou la biomasse doivent occuper plus de place dans notre consommation d'énergie. Toute part de marchés supplémentaires pour ces énergies, ce sera moins de pétrole, de charbon et de nucléaire."

Depuis, le prix du baril n'a cessé de grimper, le gasoil à la pompe a atteint le prix de l'essence. Et nous différons le remplissage de nos cuves à fioul. Combien de temps faudra-t-il encore pour comprendre que la plus grande des sagesses est le développement des énergies renouvelables ? C'est ça l'avenir, et nous ne voulons plus entendre les combats d'arrière garde de 3 ou 4 parlementaires. Nous ne voulons plus entendre de discours mensongers sur leur coût ou sur leur inutilité.
La France doit être exemplaire en la matière, et nous voulons entendre des réponses fortes et positives, comme le démarrage des parcs "Offshore" (en mer) .

Nous relayons ci dessous différents communiqués de presse ou courriers, alertant sur le danger de l'adoption de ces amendements et défendant le développement de l'énergie éolienne en France.
N'hésitez pas à les relayer vous-même auprès de vos Députés avant mardi.


Bernard Mollet
Le Sourire du Cotentin
     

12 ONG demandent le retrait des amendements anti-éoliens 122 et 123
(CAE 152 et CAE 133) à la Loi d'Orientation de l'Energie.


Les 12 signataires

La maison brûle et un trio de députés attise le feu !

Un mois à peine après l’entrée en vigueur du protocole de Kyoto en faveur duquel Monsieur Jacques Chirac en personne a pesé de tout son poids, des députés de sa propre majorité s'apprêtent à signer l'arrêt de mort de la filière éolienne en France : de quoi réduire à néant toute crédibilité des discours présidentiels sur le développement durable.

Le "débat national" du printemps 2003 avait permis de dégager un consensus sur les priorités en matière d'énergie : réduction des consommations, actions sur les comportements, développement des énergies renouvelables. Le gouvernement avait notamment confirmé l'engagement de la France à augmenter de 15 à 21 % d'ici 2010 la part des renouvelables dans le "bouquet électrique" français, conformément à la directive européenne sur les énergies renouvelables adoptée en 2001.

Un an plus tard, c'est le zéro pointé : le pic de consommation électrique de février 2005 à 86 GW de puissance instantanée a fait l'objet de commentaires élogieux, alors qu'il aurait fallu s'inquiéter de cette tendance gravissime au "toujours plus". La preuve en tout cas que l'on en reste soigneusement aux discours alors que ce sont d'actions urgentes et vigoureuses dont la planète a besoin.

Et voici que, par le biais du dépôt de deux amendements ambigus au "Projet de Loi d'Orientation sur l'Energie" qui doit venir en deuxième lecture les mercredi 23 et jeudi 24 mars à l'Assemblée, les députés UMP Poignant, Ollier et Nicolas se proposent de briser la filière éolienne, alors que chacun sait qu'elle seule est à l’heure actuelle en mesure de permettre à la France de remplir ses propres engagements.

Il s'agit d'une part de limiter le bénéfice de l'obligation d'achat mis en place en 2000 aux petites éoliennes (moins de 300 kW) et, à l'opposé, aux parcs de très grande puissance (plus de 30 MW) - la quasi totalité des projets en cours de développement en serait exclu – et d'autre part de multiplier encore des contraintes administratives, pourtant déjà particulièrement nombreuses, jusqu’à l’absurde.

Proposer de telles mesures anti-éoliennes, c'est se moquer de l'avis de l'immense majorité des Français qui se déclare favorable à plus de 80 % à cette forme de production d'électricité. C'est faire fi des nombreux autres avantages d'une technologie qui a aujourd'hui atteint une vraie maturité industrielle, avec des milliers d'emplois à la clé, avec une contribution essentielle à l'économie locale en milieu rural, avec des risques maîtrisés en matière d’environnement et de sécurité, avec une absence totale de rupture d'approvisionnement, sans oublier la participation positive à l'équilibre du réseau de transport haute-tension désormais reconnue par le gestionnaire RTE, filiale d'EDF.

Ces amendements, s'ils étaient adoptés, mettraient la France au ban des États qui ont choisi d'assumer leurs responsabilités face à la certitude des catastrophes dues à notre boulimie énergétique et environnementale. Ils exposeraient ce gouvernement et ce Parlement à la risée de l'Europe et du monde entier par la démonstration de leur incapacité totale à mettre de l'ordre entre leurs discours et leurs actes.

Devant une telle situation, nous en appelons à la responsabilité et à la sagesse du Parlement et du Gouvernement pour faire en sorte que ces amendements soient purement et simplement rejetés.

Agir pour l'environnement Les amis de la terre Comité de Liaison Énergies Renouvelables Fondation Nicolas Hulot
France Nature Environnement Greenpeace Ligue Pour la Protection des Oiseaux NegaWatt Planete Eolienne Réseau Action Climat WWF
     

Syndicat des Energies Renouvelables – France Energie Eolienne


Paris, le 24 mars 2005

NOUVELLE VERSION DE L’AMENDEMENT RELATIF A L’ENERGIE EOLIENNE DANS LE PROJET DE LOI D’ORIENTATION SUR L’ENERGIE : POSITION INCHANGEE DES PROFESSIONNELS.

France Energie Eolienne et le Syndicat des Energies Renouvelables ont pris connaissance de la version corrigée hier après-midi par la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale de l’amendement qui prévoit de limiter le développement de l’énergie éolienne à des parcs éoliens de grande puissance, situés dans des « zones de développement ». Dans cette nouvelle version, la taille minimum des installations éoliennes est fixée à 20 mégawatts (contre 30 mégawatts dans la version initiale) et quelques simplifications sont apportées dans la définition des « zones de développement ».

Les acteurs économiques de la filière éolienne estiment que ces modifications, qui ne changent pas l’esprit du texte initial, ne permettront pas d’atténuer les conséquences très graves de ce changement de législation, s’il était voté. Cet amendement provoquerait un bouleversement sans précédent du cadre actuel entourant le développement de l’énergie éolienne en France, déjà très en retard sur ses objectifs, pour le réserver aux très grandes installations, schéma de développement qu’aucun pays au monde n’a jamais retenu. En effet, l’introduction d’une capacité minimale est en totale contradiction avec la nature même de l’énergie éolienne qui est une énergie décentralisée dont les caractéristiques des installations doivent être adaptées à leur environnement. Ce nouveau cadre exclurait du développement de cette énergie renouvelable l’ensemble des exploitants de petites installations, notamment le monde agricole. Il n’apporterait aucune garantie d’une croissance plus rapide ou plus simple de l’énergie éolienne dans notre pays, introduisant bien au contraire des contraintes supplémentaires et obligeant au développement de grandes installations dont l’implantation n’est possible que dans un nombre limité de cas. Seules quelques grandes sociétés seraient désormais concernées par la filière éolienne.

Malgré les indispensables mesures de maîtrise de la consommation d’énergie qui seront discutées dans le projet de loi d’orientation sur l’énergie, l’arrêt du développement de l’énergie éolienne qui serait causé par l’adoption du nouvel amendement présenté hier porterait un coup très grave à l’image internationale de la France et retirerait toute vraisemblance à sa politique de diversification énergétique et de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.

S’ajoutant aux menaces qui pèsent sur la filière hydroélectrique au titre de la loi d’orientation sur l’eau et à l’état d’abandon total dans lequel est laissée la filière photovoltaïque, l’issue de cette discussion constituera un moment de vérité qui dévoilera les réels objectifs de la politique énergétique française.

Contact presse : Françoise JOUET, 01 48 78 05 60 ou 06 07 38 52 79

Le Syndicat des Energies Renouvelables est une organisation professionnelle qui regroupe les industriels de l’ensemble des filières énergies renouvelables : biomasse, bois, biocarburants, éolien, géothermie, hydraulique, solaire thermique et photovoltaïque.

France Energie Eolienne constitue la branche éolienne du Syndicat des Energies Renouvelables. Elle rassemble les professionnels français de l’éolien.

37, rue La Fayette 75009 Paris –Tél. : 01 48 78 05 60 –Télécopie : 01 48 78 09 07 –
Syndicat des Energies Renouvelables  -  France Energie Eolienne
     

Lettre ouverte des professionnels de l'éolien aux Députés :
Texte intégral : Débat Energie à l'Assemblée Nationale
 24 mars 05


Monsieur le Député,

Le projet de loi d'orientation sur l'énergie est actuellement examiné par l'Assemblée nationale du 23 au 29 mars. Des amendements ont été déposés qui, s'ils étaient adoptés, conduiraient à l'arrêt pur et simple de l'énergie éolienne en France.

Notre pays s'est engagé auprès de ses partenaires européens à atteindre un pourcentage de 21 % d'énergies renouvelables dans sa consommation d'électricité d'ici 2010. Le respect de cet objectif est, chaque année, plus difficile à atteindre, ce pourcentage étant passé de 18 % en 1990 à 13,5 % en 2003. S'ils étaient votés, ces amendements signeraient le renoncement définitif de la France à cet engagement, qui repose, principalement, sur le développement de l'énergie éolienne.

Comme l'a encore rappelé la récente période de froid, la France va avoir besoin, à partir de 2008, de nouveaux moyens de production d'électricité (environ 1 000 mégawatts par an), selon le Réseau de Transport d'Électricité (EDF). Si nous excluons le recours à l'énergie éolienne, ces capacités seront produites très majoritairement par des moyens utilisant les énergies fossiles, le futur réacteur nucléaire EPR n'étant, de toute façon, pas disponible avant 2015. Les conséquences d'un tel choix seraient très graves : diminution de notre indépendance énergétique, augmentation de nos émissions de gaz à effet de serre et augmentation du coût de l'électricité. Le coût d'un kilowattheure électrique produit à partir de gaz dépassera en effet, au cours des prochaines années, celui d'un kilowattheure produit à partir d'une éolienne avec un prix du baril de pétrole stabilisé aux niveaux actuels.

L'énergie éolienne constitue le secteur énergétique dont le développement connaît la croissance la plus rapide au monde. Souhaitant créer une filière industrielle forte, comme la France a su le faire dans tous les autres secteurs de l'énergie, les entrepreneurs de l'éolien ont aujourd'hui beaucoup investi. L'adoption de ces amendements supprimerait, en quelques jours, 2 000 emplois et ruinerait les perspectives de création de plus 20 000 emplois au cours des cinq prochaines années.

Nous ne comprenons pas l'acharnement législatif dont l'éolien est la victime alors que les Français ont toujours confirmé leur attachement au développement de cette source d'énergie.

L'éolien constitue une filière de production d'électricité qui n'émet pas de gaz à effet de serre, ne produit pas de déchets, dont les installations sont entièrement démontables en fin d'exploitation et qui est :

- indispensable au respect des engagements internationaux de la France en matière de développement des énergies renouvelables,

- essentielle pour répondre aux nouveaux besoins de moyens de production d'électricité,

- très compétitive aujourd'hui, peut-être la moins chère d'ici une dizaine d'années,

- fortement créatrice d'emplois,

- source de développement local et de revenus pour les agriculteurs et les communes rurales.


Nous souhaitons insister sur la complète hostilité de la filière éolienne à l'amendement n°122, et tout particulièrement à l'instauration d'un plancher de puissance minimale pour le développement de nouvelles installations. En effet, l'introduction d'une capacité minimale est en totale contradiction avec la nature même de l'énergie éolienne qui est une énergie décentralisée dont les caractéristiques des installations doivent être adaptées à leur environnement. Ce nouveau cadre exclurait du développement de cette énergie renouvelable l'ensemble des exploitants de petites installations, notamment le monde agricole. Il n'apporterait aucune garantie d'une croissance plus rapide ou plus simple de l'énergie éolienne dans notre pays, introduisant bien au contraire des contraintes supplémentaires et obligeant au développement de grandes installations dont l'implantation n'est possible que dans un nombre très limité de cas.

Par ailleurs, le principe même d'un plancher est contraire avec la liberté des collectivités locales de décider de ce qui est bon pour elles. Les Régions sont d'ailleurs en train de manifester très vigoureusement leur opposition à cet amendement (Pays-de-la-Loire, Bretagne, Alsace...). Plusieurs manifestations ont été ou seront organisées en France (d'ores et déjà à Vannes et Quimper).

Ce mouvement contre les amendements prend de plus en plus d'ampleur. Les principales associations environnementales ont rejoins les rangs des défenseurs de l'éolien : France Nature Environnement, Fondation Nicolas Hulot, WWF, LPO, Les Amis de la Terre, RAC France, Agir pour l'environnement, Cler, Global Chance, NegaWatt, Greenpeace, Planète Eolienne ont co-signé un communiqué intitulé " La maison brûle et un trio de députés attisent le feu ".

Tous ces réactions et initiatives montrent l'hostilité de la population à une mesure qui vise à arrêter le développement de l'énergie éolienne en France.

Monsieur le Député, les professionnels des énergies renouvelables comptent sur votre présence à l'Assemblée nationale mardi prochain et sur votre soutien pour contrer cette tentative incompréhensible d'interdire le développement de l'énergie éolienne en France. L'adoption de ces amendements serait interprétée comme le renoncement de la France à ses engagements internationaux, en particulier ceux du protocole de Kyoto, à peine un mois après sa ratification. Elle porterait un coup très grave à l'image de la France auprès de ses partenaires européens et retirerait toute crédibilité à sa politique de diversification énergétique et à sa politique de développement durable.

S'ajoutant aux menaces qui pèsent sur la filière hydroélectrique et à l'état d'abandon total dans lequel est laissée la filière photovoltaïque, l'issue qui sera donnée à ces amendements constituera aux yeux de nos concitoyens un moment de vérité : elle dévoilera les vrais objectifs de la politique énergétique française.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Député, à l'assurance de notre haute considération.


     

Sites Internet

  A lire :
Vendredi 25 mars 2005 , sur FRANCE BLEUE COTENTIN « Le fait du jour »

Communiqué du « Collectif du 24 mars 2005 » de Planète Eolienne

Sur le site le Sourire du Cotentin de nouvelles rubriques :

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